Un témoignage unique sur les conditions de détention des Communards dans les prisons versaillaises
Le 20 juillet à 4 heures et demie du matin, on frappe à la porte, je dormais, je me réveille aussitôt, mon père était allé ouvrir, et j’ai entendu parler, je dis à Jules, on vient pour m’arrêter.
Deux gendarmes « en bourgeois » se présentent et disent qu’ils viennent me chercher pour un simple renseignement ; je me dis en moi-même ; ça ne prend pas le renseignement, je suis bel et bien arrêté, quoique chez moi ils cherchaient à me persuader que, ce que ces sbires me disaient, était vrai.
Je descends donc avec eux, mais dans l’escalier je m’aperçois que j’avais oublié mon mouchoir, je remonte et embrasse mes parents, leur disant, ne sachant pas dire si vrai que je ne reviendrais peut-être pas de si tôt, je partis donc, et je pourrais dire qu’ils ont été très convenables avec moi, ils me laissaient marcher auprès d’eux, on n’aurait pas dit qu’ils venaient de m’arrêter. Nous allâmes d’abord rue Beaubourg, ils avaient un nommé Million à arrêter.

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